La victoire impressionnante de Pecco et Ducati en Espagne, surtout face à la furieuse compétitivité de Marquez, confirme que le champion du monde 2024 est bel et bien lui
Les 300 000 spectateurs présents lors des trois jours à Jerez, particulièrement les 150 000 du dimanche, ont bien dépensé leur argent pour une course sur un circuit old time, dangereux et technique. Quel spectacle que la MotoGP ! Un spectacle rendu possible grâce à Pecco Bagnaia et Marc Marquez, les deux magnifiques protagonistes d’une course épique qui rappelle l’âge d’or du motocyclisme, des batailles acharnées entre Liberati et Duke, Agostini et Hailwood, Agostini et Saarinen, mais aussi l’épopée de Valentino Rossi avec ses célèbres adversaires (et ennemis) Biaggi, Gibernau, Stoner, Lorenzo et Marquez. Une course comme celle de Jerez reste gravée dans les mémoires. Tout comme l’étreinte chaleureuse entre Pecco et Marc après la course dans le parc fermé. Ils ont été brillants sur la piste et en dehors.
Un numéro 1 incontesté
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L’Italien a prouvé, et ne dites pas qu’il n’y avait aucun doute, que le numéro 1 sur la coque de sa Ducati GP24 rouge n’est pas là par hasard et qu’il ne sera pas facile pour quiconque de lui enlever. L’Espagnol, quant à lui, a confirmé sur la Ducati Gresini GP23 quelle est sa valeur, au cas où il y aurait encore des hésitations à son sujet : c’est lui, avec Jorge Martin, le véritable adversaire de Pecco dans la course au titre mondial MotoGP. Pour obtenir sa troisième victoire consécutive à Jerez, Bagnaia a dû se surpasser, scellant sa victoire avec un temps record (1’37.449) à trois tours de la fin et traçant l’une de ses plus belles victoires, sinon la plus significative, pour le moral de son équipe. Pourquoi ? Parce qu’il aurait pu se contenter de la deuxième place, mais il a voulu prouver que ce numéro 1 sur la coque de sa Ducati n’est pas là par hasard, envoyant un signal fort à Marquez sur son propre terrain, celui du duel.
Marc, une victoire à sa manière
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Pour Marquez, cependant, une deuxième place qui n’a pas le goût d’une défaite : Marc a fait une belle course sur le circuit où, en 2020, son histoire d’number one invincible a changé avec cet accident qui a affecté sa carrière. Une grande course, celle de l’Espagnol, qui pouvait tout faire, sauf accumuler une troisième chute consécutive (après celles d’Austin et de Jerez Sprint), et encore moins provoquer un nouvel accident avec Bagnaia qui aurait eu des conséquences sur sa relation avec Ducati.
Martin déçu
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Pour appeler un chat un chat, le perdant est Jorge Martin, qui est tombé au 11ème tour alors qu’il était en tête, avec Bagnaia qui lui soufflait dans le cou. Jorge a ensuite dit qu’il « ne poussait pas », mais au dixième tour, il avait réalisé un temps de 1’37.955 contre 1’37.999 pour Bagnaia et 1’37.979 pour Marquez. Martin, et ce n’est pas la première fois, déçoit au meilleur moment, montrant qu’il a du mal à gérer la pression et perd ainsi, malgré sa première place au classement, de précieux points pour obtenir, en 2025, la Rossa officielle.
Les autres sont loin
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Et les autres ? Des seconds rôles, même s’ils sont de luxe. Marco Bezzecchi mérite des félicitations pour avoir décroché le podium (+3.903) devant Alex Marquez (+7.205), Enea Bastianini (+7.253) et Brad Binder (+7.801) : qui sait si ce sera le début d’un tournant pour Bez. Moyen, en revanche, pour Pedro Acosta, qui a réussi à terminer dixième, après un contact en début de course et surtout le gros coup matinal lors du warm-up avec des problèmes à la mâchoire.
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Le spectacle
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Quelle course spectaculaire, vue depuis les tribunes du circuit ou à la télévision : au-delà des duels, c’est l’analyse du chronomètre qui permet de comprendre le niveau technique et compétitif de la bataille des deux géants. Bagnaia et Marquez arrêtent en effet le chronomètre à 1’37 » à 12 reprises, avec ce 1’37.449 de Pecco au troisième tour qui fait comprendre à Marc qu’il vaut mieux en rester là. Pour comprendre, le troisième, Bezzecchi, ne parvient à descendre à 1’37 » que deux fois. Jerez a offert au championnat du monde une Ducati super et une Aprilia et une Ktm en difficulté, dans une MotoGP de grande qualité et passionnante, tant pour les passionnés que pour le grand public. Dans deux semaines, il y a Le Mans : on espère une réplique du spectacle.
- Sources : Motorsport Magazine, France Info, Julien Fébreau (spécialiste du sport automobile pour Canal+)
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