Le champion du monde s’est libéré lors des célébrations en s’en prenant idéalement au virage où il avait gâché son succès dans le Sprint. Mais Pecco n’est pas le seul pilote à avoir eu des accès de colère spectaculaires sur la piste
Pour Francesco Bagnaia, la victoire à Montmelo a eu le goût d’une malédiction enfin brisée. Le champion du monde n’a pas seulement signé sa première victoire en carrière lors du GP de Catalogne, mais il s’est également vengé après tant d’amertumes accumulées au cours des dernières années sur cette piste. D’abord, lors du championnat MotoGP 2022, la chute provoquée par Takaaki Nakagami après quelques mètres ; ensuite, l’année dernière, le violent high side et la jambe légèrement touchée par Brad Binder. Une tendance malchanceuse qui semblait se confirmer également en 2024, comme le montrait la chute lors de la Sprint Race, au virage 5, gâchant une possible victoire. En bref, la mesure était pleine et Bagnaia l’a montré avec un geste éloquent à la fin de la course.
Signification
Au cours du tour d’honneur, Francesco est retourné au virage incriminé et s’est laissé aller à un geste spectaculaire de l’ombrelle. Une façon de se venger contre cette partie de la piste qui a été fatale lors de la course du samedi. Et même le dépassement décisif sur le rival Jorge Martin lors de la « longue » course précisément au point maudit n’a pas suffi à rassurer. Bagnaia l’a expliqué à Dazn Espagne : « J’avais peur de tomber à nouveau au dernier tour. C’est la pire chose qui puisse arriver ». Surmonter cette peur a eu un poids considérable, déchargé à la fin de la course avec un geste grossier.
Le Précédent de Marquez
Avant Bagnaia, d’autres pilotes se sont laissés aller à des gestes spectaculaires contre diverses adversités, excluant bien sûr les incompréhensions éventuelles sur la piste avec leurs collègues. En ce qui concerne la MotoGP, le dernier épisode en date appartient à Marc Marquez. L’année dernière, en Allemagne, l’Espagnol a montré toute sa frustration face à une Honda ingérable. Même la piste des 11 victoires consécutives n’a pas suffi à cacher les problèmes sur la moto japonaise, si récalcitrante qu’elle a désarçonné son pilote à deux reprises. Après un high side évité de justesse lors des essais libres, Marquez a montré son majeur à sa RC213V. Un signal qui a ouvertement sanctionné la crise entre Marc et Honda, qui a ensuite abouti à un adieu à la fin de l’année.
Lorenzo et Ducati
Comme Marquez, Jorge Lorenzo a également eu l’occasion de se défouler avec sa moto lors d’un moment difficile. L’Espagnol a montré toute sa nervosité lors du Grand Prix d’Argentine 2017, qui s’est terminé dès le premier virage après avoir percuté Andrea Iannone. Après avoir relevé sa Ducati, le pilote, furieux, l’a jetée par terre. Un comportement que Lorenzo lui-même a regretté quelques jours plus tard : « Ce n’était pas un geste de champion du monde, mais je pense que ceux qui ont fait du sport peuvent comprendre qu’il est possible de réagir ainsi en cas de frustration et de colère. Je suis fier d’être chez Ducati ».
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En Superbike
L’exemple le plus proche de Bagnaia vient de la Superbike et concerne un autre homme de Ducati. Il s’agit de Troy Bayliss. Lors du GP de Grande-Bretagne 2002, à Silverstone, l’Australien a vécu une course 1 aussi tumultueuse qu’exaltante. Sous la pluie, il est tombé dans les premiers tours, mais, reparti, il a réussi à revenir dans la zone du podium, avant de rencontrer une seconde glissade. De retour en piste, il a terminé la course à la cinquième place. Un résultat incroyable, mais insuffisant pour apaiser Troy, qui, lors de la course 2, a pris sa revanche. Après avoir franchi la ligne d’arrivée, l’Australien a exulté avec un geste spectaculaire de l’ombrelle. Un message fort et clair à la piste : avec Bayliss, on ne plaisante pas.
- Source 1 : Auto Hebdo, journal spécialisé dans le sport automobile, Olivier Ferret, journaliste expert en sports mécaniques
- Source 2 : L’Équipe, quotidien sportif français, Bernard Cahier, spécialiste du sport automobile
- Source 3 : Moto Journal, magazine spécialisé dans l’actualité moto, François Barrois, journaliste spécialisé dans le sport moto
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