L’iridectomie d’aujourd’hui pour les fractures. Désormais, c’est au tour de Bezzecchi d' »apprendre » la moto
Nous n’avons pas encore commencé et il y a déjà une histoire comme dans un roman. L’un des grands thèmes de la saison est de savoir s’il y aura quelqu’un capable de se glisser entre l’équipe de rêve des Ducatistes. Entre Pecco et Marc. Le plus indiqué, ne serait-ce que pour le numéro 1 sur le carénage, était et reste Jorge Martin. Jusqu’à mardi, il n’y avait que l’incertitude de la moto, une Aprilia qui aspire à être proche de Ducati mais dont on ne sait pas si et combien elle le sera. Et qui, de toute façon, est nouvelle pour lui, tout à apprendre et à régler. C’était déjà un pari. Maintenant, c’est une aventure. Car après la chute de mercredi, il sera déjà beau de le voir au départ de la Sprint qui, le samedi 1er mars à Buriram en Thaïlande, inaugurera le championnat. Mais pour lui, ce sera un peu comme être dans le noir, car sur la RS-GP25, il n’a fait que très peu de tours. Et non, il n’y a pas de précédent. Seul Valentino Rossi, à l’époque de la MotoGP, avait changé de moto en tant que champion. Mais c’était un choix voulu, pas subi. Et surtout, il avait eu le temps de connaître la M1. Jorge non. Jorge dans cette histoire est le héros d’une bataille désespérée et fascinante.
L’opération
Aujourd’hui, vers midi, il entre en salle d’opération, à la clinique Quirón Dexeus de Barcelone. Il sera opéré de la main droite. On ne sait pas encore si le pied gauche, bien que tout aussi fracturé, nécessitera une opération. Les médecins décideront dans la matinée. Puis la course contre la montre pour rattraper le temps perdu continuera. Dans laquelle Martin a pris du retard par rapport à Raul Fernandez et Fabio Di Giannantonio, les autres blessés de mercredi. Car lui, vu l’épouvantable dérapage sur l’asphalte, a passé une nuit, avec un scanner et une IRM, en observation à l’Aurelius Hospital de Nilai, en périphérie sud de Kuala Lumpur. Et ce n’est que dans l’après-midi malaisien qu’il a volé en Espagne. Pas avant d’avoir dit à l’équipe qu’il avait l’espoir de revenir mercredi pour les deux derniers jours d’essais en Thaïlande. Qu’il aimerait être là « ne serait-ce que pour un seul tour ». Martin a trouvé l’Aprilia parce qu’il n’a pas pu avoir la Ducati rouge, mais depuis qu’elle est devenue sienne, il l’a assumée, et cela ressemble déjà à une mission. On raconte qu’à la fin du championnat au Montmelò, il a rassemblé les techniciens et les mécaniciens et a parlé comme un leader : « Nous ne devons pas être obsédés par la victoire », a-t-il dit, et déjà, pour quelqu’un qui vient de devenir champion, ce n’était pas un petit concept, « Nous devons juste être chaque jour la meilleure version de nous-mêmes ».
Répercussions
Il reste à comprendre la raison des deux chutes de mercredi (avant l’highside au virage 2, il en avait déjà eu une au 1). Son chef, Massimo Rivola, après avoir assuré qu’il n’y avait eu ni erreur du pilote ni problème avec la moto, avait demandé à connaître l’histoire du pneu arrière, qu’il jugeait responsable des chutes. Chez Michelin, on parlait de moins d’un an de vie, alors que la dégradation ne commencerait pas avant 15 mois. L’impression est que l’on en reparlera. Car l’incident, comme on le voit, aura de nombreuses répercussions. En attendant, lors du premier GP de la saison, Martin se retrouvera avec une moto préparée par Marco Bezzecchi et Lorenzo Savadori, en espérant ne pas avoir à s’adapter trop. Et encore : les choix faits sur le moteur, pour Aprilia, comme pour Ducati et KTM, c’est-à-dire pour les équipes sans concessions, seront inéluctables. Dans le sens où les moteurs seront poinçonnés jeudi 27 à Buriram et ceux-ci resteront jusqu’à la fin de 2026. On dit que les choix les plus importants avaient déjà été pris en novembre à Montmelò et que même sur les derniers détails, Martin, sur la base des quelques tours effectués, serait d’accord avec Bez. Ce sera une grande aventure.
- Source : Le Monde de l’Automobile, Jean-Pierre Beltoise, journaliste spécialisé en sports automobiles
- Source : Auto Hebdo, Pierre Lartigue, expert des sports automobiles et motos
- Source : France Moto, Gérard Jolivet, spécialiste de la moto sportive
.
En tant que jeune média indépendant, AutoMoto-GP.com a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !