La bataille finale entre Maranello, Woking et Milton Keynes
Alors que le championnat des pilotes a déjà couronné Max Verstappen pour la quatrième année consécutive, le titre des constructeurs reste en suspens. Trois écuries restent en lice : McLaren, Ferrari et Red Bull. Cependant, la véritable compétition se joue principalement entre McLaren et Ferrari, compte tenu des difficultés rencontrées par les champions en titre durant la seconde moitié de la saison. Le prochain Grand Prix, qui se déroulera au Qatar, pourrait être décisif pour l’attribution du titre constructeur. McLaren peut concrétiser ce rêve à Losail en devançant Ferrari de 21 points et en concédant moins de 8 points à Red Bull. À ceci s’ajoute l’enjeu de la Sprint Race, offrant jusqu’à 15 points supplémentaires à chaque équipe, en plus des 44 points disponibles durant la course principale. Actuellement, seulement 24 points séparent McLaren de Ferrari, augmentant la pression avant cette épreuve cruciale au Qatar.
Le niveau de performance actuel
Où en sont les prétendants au titre en termes de performance avant le GP du Qatar ? Ferrari arrive à Losail avec un moral mitigé. Bien qu’ils aient récupéré 12 points sur McLaren lors du GP de Las Vegas, leurs attentes étaient plus élevées. La supériorité surprise des Mercedes a contrarié leurs plans. Quant à McLaren, ils ont limité les dégâts en prévision des deux derniers GP à venir, au Qatar et à Abu Dhabi, des circuits favorables à leurs monoplaces. Malgré tout, la Scuderia de Maranello a gagné du terrain sur McLaren dans toutes les courses normales depuis la « deuxième pause » post-Singapour. Seul le GP du Brésil sous la pluie a permis à McLaren de reprendre l’avantage. En revanche, au Texas, au Mexique et à Las Vegas, Ferrari a su tirer son épingle du jeu.
L’importance du rôle des pilotes
Le rôle des pilotes sera évidemment crucial. Le directeur de l’équipe, Fred Vasseur, devra rétablir l’harmonie chez Ferrari après l’affrontement verbal entre Charles Leclerc et Carlos Sainz à Las Vegas. Leclerc, également en lice pour le second rang du championnat des pilotes, n’a pas apprécié le dépassement de Sainz, malgré les instructions données. À la fin, Sainz a terminé troisième, juste devant Leclerc. Peu importe l’ordre, le classement constructeur n’aurait pas changé pour Ferrari. Pour les deux dernières courses, il est essentiel que les pilotes exploitent au maximum le potentiel de leur voiture sans être distraits par leur rivalité personnelle. Chez McLaren, la gestion des pilotes a également été délicate, surtout avec deux talents comme Lando Norris et Oscar Piastri. Piastri n’a pas vraiment soutenu Norris dans sa lutte contre Verstappen, à l’exception du Brésil où il a laissé passer Norris pour la victoire en Sprint. Ce choix stratégique tardif en faveur du championnat constructeur a peut-être coûté cher.
Les scénarios possibles
Pour remporter le championnat des constructeurs au Qatar, McLaren doit devancer Ferrari de 21 points et ne pas perdre plus de 8 points face à Red Bull. Si McLaren réussit à creuser un écart de 21 points supplémentaires, ils auraient une avance de 45 points avec une seule course restante, leur permettant de célébrer le titre. À l’heure actuelle, Ferrari et McLaren comptent le même nombre de victoires (5), mais McLaren possède plus de deuxièmes places (10 contre 3). Cependant, même avec une avance de 44 points après Losail, McLaren ne serait pas encore championne mathématiquement. En cas d’égalité de points, Ferrari pourrait encore s’imposer avec une victoire de plus. La Red Bull, quant à elle, reste en course jusqu’à Abu Dhabi seulement si elle récupère 9 points sur McLaren et en perd moins de 15 contre Ferrari.
- Jean-Louis Moncet, expert automobile français
- Auto Moto, magazine français spécialisé
- Renaud de Laborderie, journaliste spécialisé en sports mécaniques
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