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Formule 1 : Ferrari déçoit, Kimi Antonelli brille. Le commentaire de Gasparini dans La Automoto-gp.com.

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Début difficile pour les Rouges, mais la reprise est pour ce week-end

Gianluca Gasparini

Journaliste

Parler de désastre serait exagéré. Pas encore, du moins. La F1, particulièrement celle de l’année dernière, nous a habitués à des changements soudains, il est donc sage d’attendre avant de tirer des conclusions hâtives. Cependant, il y a effectivement une grande déception. La Ferrari a débuté la saison dans les pires conditions possibles. Non pas à cause du résultat qui n’était qu’une poignée de points, car partant de la quatrième ligne, c’était objectivement une course difficile à gérer avec de telles conditions climatiques. Mais surtout à cause des erreurs commises, dont certaines semblent inscrites dans l’ADN de l’équipe, ce qui les rend d’autant plus graves.

Un week-end compliqué

On commence par la perte continue de compétitivité au cours du week-end : bien lors des essais libres, beaucoup moins bien en qualifications, avec une dégradation du Q1 au Q3, et de mauvaises performances en course. Comme si, dès le vendredi, une mauvaise direction avait été prise en termes de réglages et pas uniquement. Un mystère accentué par une déclaration énigmatique de Leclerc le samedi. Réglages modifiés en prévision de la pluie ? Si tel était le cas, les Rouges auraient dû remonter facilement dans le GP. Ou alors le moteur était-il en mode conservateur, laissant supposer un problème de fiabilité ? Peut-être ont-ils simplement choisi une voie mécanique et aérodynamique qui, sur une monoplace encore immature, s’est révélée inefficace. Ce serait le moindre mal, un impasse dont il serait facile de revenir.

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Les pilotes en première ligne

Charles doit également assumer un tête-à-queue à un moment crucial de la course, et il est grand temps pour lui que ces erreurs minimes mais onéreuses ne se reproduisent plus. Quant à Hamilton, il découvre que la lune de miel est terminée et qu’il faut rapidement affronter la réalité. Engagé en grande partie pour cela, il doit contribuer à l’amélioration. Les échanges vifs à la radio avec son ingénieur de piste, Riccardo Adami, sont des détails, faisant partie du processus d’apprentissage auquel un pilote est confronté après 12 ans dans une autre équipe avec des méthodes de travail différentes. Plus important encore, Lewis doit indiquer une direction technique pour le développement d’une voiture encore à peaufiner, modifiée surtout à l’avant avec cette nouvelle suspension que l’on connaît peu à Maranello. Il a déjà annoncé qu’en Chine, où la course se déroule dimanche, il demandera des changements sur la SF-25 trop instable à l’arrière. Nous verrons bien.

La stratégie, un problème persistant

Cependant, il reste à aborder un autre point négatif de la Ferrari à Melbourne, qui est depuis longtemps une constante : la stratégie. À un moment donné, en profitant de la situation, le pilote anglais était monté à la deuxième place. Il aurait suffi de copier la stratégie de Verstappen qui le précédait (et Red Bull dans ce domaine semble infaillible) pour tenter de jouer le podium. Mais, depuis le muret rouge, ils ont laissé lui et son coéquipier dehors un tour de plus, espérant que la pluie cesse, tandis qu’elle a commencé à s’intensifier. Ainsi, ils n’ont pas réussi à limiter les dégâts, et c’est un problème récurrent : rarement la stratégie au cours des dernières années n’a permis au Cavallino d’exploiter pleinement le potentiel de la voiture. Vu la situation, il est probable qu’ils aient tenté un coup de poker. Mais, si tel est le cas, ce serait un signe de faiblesse. Heureusement, la prochaine course approche et l’Australie pourrait devenir un lointain souvenir.

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Kimi, l’étoile montante

Ce ne sera pas le cas pour Andrea Kimi Antonelli, qui représente la meilleure nouvelle pour les fans italiens : de la 16e à la 4e place, après une course où il a conjugué vitesse et maîtrise, il était à un moment donné le seul capable de dépasser. Un début éclatant, même face aux erreurs des autres nouveaux venus ce week-end, qui l’a fait devenir le plus jeune à marquer des points dès ses débuts dans l’histoire de la F1. Bravo à lui, bravo à Mercedes qui l’accompagne dans sa croissance. Antonelli n’a que 18 ans et demi. Laissons-lui le temps de faire des erreurs, d’autres journées difficiles viendront. Mais peut-être que nous avons trouvé en lui le pilote qui manquait à l’Italie depuis trop longtemps.

  • Jean-Louis Moncet, expert F1 – Magazine Auto Plus
  • Géraldine Gaudy, journaliste spécialisée – Sport Auto France
  • Stéphane Vrignaud, rédacteur en chef – Motorsport.com
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