La course de Phillip Island met en lumière le talent de gestion de course du pilote piémontais et la cohésion de l'équipe
L'Australie a été le théâtre d'un spectacle impressionnant et de haute qualité en MotoGP, avec la première victoire de Johann Zarco après 120 courses dans la classe reine, sur la Ducati Pramac. Quatre pilotes ont franchi la ligne d'arrivée en huit dixièmes de seconde, les cinq premiers en une seconde. Le grand perdant de la course est Jorge Martin, qui a rapidement pris la fuite et dominé la course, mais qui a chuté spectaculairement dans les cinq derniers tours.
Une mauvaise décision
Avec des « si » et des « mais », on ne gagne ni les courses, ni les championnats. Les erreurs se payent et Martin et son équipe ont fait une erreur dans le choix des pneus. Ils ont opté pour une évasion dès le départ, espérant une gestion positive jusqu'à la fin de la course. Cela ne s'est pas produit. Avec le dur à l'arrière, l'espagnol aurait franchi la ligne d'arrivée en premier, sans subir la remontée foudroyante de ses adversaires et aurait comblé une partie du fossé dans le classement général face à Bagnaia qui, au contraire, avec une fin de course « maestro », a encore augmenté son avance (+ 27 points) sur son rival.
Comme un pro
Pecco n'a peut-être pas la force psychologique, la vision tactique et stratégique et l'astuce de Rossi, le manche extra et le rythme écrasant de Stoner, l'agressivité et la fureur de Marc Marquez. Cependant, comme Giacomo Agostini en son temps, il a – en plus de la grande manette – la patience, la ténacité, la froideur des gagnants : il sait planifier la course, étudier les adversaires, la piste, les conditions, capable de décider quand porter le coup qui fait la différence.
En conclusion
Bagnaia, comme Ago, sait qu'il a toute l'équipe de son côté et sait qu'il est essentiel de l'écouter. Dall'Igna, en plus de Bagnaia, avait également prévenu Martin sur quel pneu monter et ne pas l'avoir écouté a produit le désastre final de l'espagnol qui n'a d'autre choix que de faire son mea culpa. Bagnaia montre ce qu'est la voie pour gagner un titre mondial MotoGP. Martin, à l'inverse, a pris la voie de ceux qui ne gagnent pas le titre.
Sources :
- Michel Turco, journaliste spécialisé en sports mécaniques et auteur de l'ouvrage « MotoGP à la limite »
- Jean-Louis Bernardelli, journaliste automobile et moto expérimenté
- Philippe Guillaume, directeur de la rédaction du magazine Moto Journal
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