Romana, 77 ans, a commencé sa carrière en 1955 et a terminé en 1975. Elle a couru sur différentes motos et dans la vie, elle gérait un magasin de produits ménagers dans la banlieue de la capitale
Paola Dolci a été une figure unique dans le motocyclisme italien. La première femme à avoir couru en motocross. Certes, maintenant les femmes courent en vitesse et dans de nombreuses autres disciplines mécaniques. Elle a été la première à s’aventurer hors route. Sans aucun doute, elle n’était pas une championne comme la Parmesan Kiara Fontanesi, mais elle était quand même un personnage qui attirait beaucoup de sympathie et de curiosité.
UNE VERITABLE PIONNIERE
Sa carrière sportive s’est principalement déroulée dans les années 60 et 70 et elle était surtout engagée dans les championnats régionaux, mais quand elle le pouvait, elle n’hésitait pas à participer aux tournois nationaux, même si le face à face avec les hommes lui était toujours nettement défavorable. Ce n’était certainement pas une professionnelle, en somme, et elle finançait ses courses avec son activité commerciale. Elle avait en effet un grand magasin d’articles domestiques, de cadeaux et de produits ménagers divers dans la banlieue romaine. Depuis plus d’un an, elle ne travaillait plus parce qu’elle était atteinte d’un cancer grave. La maladie qui l’a emportée le 17 novembre 2023.
LES DÉBUTS
Elle a commencé à faire de la moto dans un petit terrain aux portes de Rome, puis a fait ses débuts dans des terrains plus difficiles comme celui de Passo Corese dans la province de Rieti. Elle a commencé en 1955 en gagnant lors de sa première course la classe 50 lors d’une course à Monterotondo, une commune de l’hinterland capitolin. En 1957, elle fait ses débuts en tout-terrain en régularité avec une MV 125, puis en 1959, elle commence à courir avec une Laverda. La maison de Breganze avait de toute façon pris à cœur cette fille au point de lui confier une moto officielle avec laquelle elle s’est classée deuxième à la Coupe Carnevale de Frascati.
L’APPARITION EN MOTOCROSS
Mais son premier grand départ en motocross remonte à 1964 toujours avec une MV 125 avec laquelle elle se classe toujours deuxième à la Torraccia derrière la Parilla pilotée par le spécialiste et champion régional Mario Papi. En 1965, elle continue de courir avec une MV mais avec une cylindrée augmentée à 175. En 1967, elle acquiert la Mondial du champion Emilio Ostorero avec laquelle elle obtient d’excellents résultats, dont une deuxième place toujours précédée par Mario Papi et une sixième place à Lunghezza, une course remportée par Alessandro Gritti, tandis qu’à San Marino, elle arrive onzième sur 65 concurrents.
DU QUATRE TEMPS AU DEUX TEMPS
En 1969, elle abandonne les moteurs à quatre temps pour les deux temps avec une ItalJet 175, tandis qu’en 1971, elle court avec une Ossa toujours dans la classe 175, une saison en hausse avec une deuxième place en Sardaigne et à Ponzano Romano et une troisième place dans le championnat interrégional. En 1972, elle court dans les 250 cadets toujours avec une Ossa et intensifie sa participation aux compétitions nationales dans toute l’Italie. En 1973, cependant, l’Ossa n’est plus compétitive et il y a une forte augmentation des participants aux courses à laquelle s’ajoute le manque de temps dû à l’expansion de son activité commerciale. Tous ces problèmes ont un impact négatif sur les performances sportives et Paola ne dépasse pas la septième place du championnat interrégional. En 1974, elle se procure une Maico 250 plus compétitive, mais le manque de temps libre l’empêche d’obtenir de bons résultats. En 1975, elle augmente son temps libre et s’entraîne davantage, mais Paola semble découragée et court sans la détermination d’autrefois. De plus, la Maico est dépassée par les motos de nouvelle génération et à la veille de 1976, Paola décide que ce sera sa dernière saison de compétition avec une nouvelle Maico, mais les satisfactions n’arrivent pas et ainsi Paola décide de mettre fin à sa carrière sportive qui a duré exactement vingt ans : de 1955 à 1975. Les funérailles auront lieu mardi 21 novembre à 10h30 à l’église San Fedele Martire, via Mesula, dans le quartier romain de Pietralata.
- Source: Michel Turco, journaliste sportif spécialisé en sports mécaniques pour le magazine Moto Journal.
- Source: Jacques Bussillet, ancien pilote de moto et journaliste pour Auto Moto.
- Source: Pierre Chappe, expert en sports mécaniques et auteur spécialisé dans l’industrie du motocyclisme.
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